Le deuxième jour est appelé hazzén el farch
Pendant lequel on déballe le trousseau devant toute la famille qui aide ensuite à le ranger.
Le troisième jour : le hammam
Accompagnée de ses amies et de ses proches, la fiancée se rend au hammam qui constitue un véritable rituel de détente et de beauté. Lors de ce nouveau rite, la future mariée est accompagnée de chants, d’instruments comme le darbouka ou le bendir, et d’applaudissements tout en étant recouverte d’un safsari, une sorte de voile lui cachant le visage.
Dans le hammam, différents soins pourront être effectués :
– des masques à l’argile et des gommages au gant de kessa
– des épilations
– une hydratation des cheveux et de la peau.
Tout est mis en oeuvre pour lui faire une peau douce et éclatante. Toutes ses amies, soeurs et cousines en profitent pour également se faire une beauté!
Le 4ème jour: Pose du henné
Ce jour-là, la future mariée portera une robe traditionnelle de couleur rouge, parfois brodée d’or. Elles portera des bijoux traditionnelles assez lourd, des colliers, des bracelets (La khamsa ou main de Fatma sera souvent présente ainsi que la représentation de poisson (Houta) notamment autour du cou qui aura pour objectif d’éloigner le mauvais œil et porter chance. La hannena (celle qui accompagne et prend soin de la mariée) lui décorera les mains et les pieds.
Cette nouvelle étape se reproduira le lendemain également. Elle est très importante en raison du henné qui prendra alors une couleur plus foncée et tiendra plus longtemps.
Le henné lui-même représenterait une protection contre le mauvais œil, la jalousie et autres mauvais sentiments des autres.
Des dessins légers et fins au harqous (encre) seront appliqués pour accompagner le henné et l’embellir.
Le 5ème jour
Avant tout mariage religieux, le mariage civil doit être fait :
J’ai pu être témoin plusieurs fois de la signature du mariage effectuée à la maison de la future mariée par un officier de l’état civil qui fait le déplacement entre la maison du marié et celle de la mariée pour recueillir le consentement et les signatures de chacun. La future mariée entourées des siens mais cachée sous un voile est visitée par toutes les femmes pour la féliciter, l’embrasser et lui souhaiter bonne chance. C’est alors des pleurs de joie et de tristesse qui se mêlent à cet acte. Le bonheur d’un mariage mêlé à la tristesse de voir partir cette jeune femme de la maison maternelle. Des cris de joie (également appelés « zaghrouda » se feront alors entendre.
La cérémonie religieuse est consacrée par un imam et peut avoir lieu à la mosquée ou chez les parents de la mariée.
Puis commence la fête entre après-midis et soirées dans lesquelles la mariée doit porter plusieurs tenues traditionnelles différentes; se faire appliquer une couche supplémentaire de henné et se faire offrir des bijoux par son mari. La mariée est autorisée à assister aux dernières heures de la fête. Elle est alors conviée à danser avec toutes les femmes.
Le futur marié, de son côté, a lui aussi une fête “entre hommes”. Cela correspond en quelque sorte à l’enterrement de vie de garçon.
Pendant les noces, deux maisons, respectivement celle des parents de la mariée et celle du marié, en relation par un ensemble de rituels et d’échanges, préparent l’union des futurs époux.
Chaque jour midi et soir, des repas commensaux réunissent la famille, les amis, les voisins sous des tentes, ou bien dans la maison du marié ou de la mariée.
A la place de dragées, des petits sachets ou autres contenants remplis de bonbons, fruits secs, biscuits, gomme à mâcher seront distribués aux convives.
Pendant ces 3 derniers jours, des musiciens-danseurs animent les nuits et accompagnent les rituels d’une maison à l’autre ; la fête est omni présente avec également le plus souvent des chanteurs, des représentations comiques et acrobatiques (sur des chevaux ou dromadaires notamment).
Le 6ème jour : « la outéya » ou fête de laaroussa
C’est le jour où la future mariée est exposée en toute grâce aux regards admirateurs. La mariée et ses invitées portent ce soir là des tenues traditionnelles. Cette cérémonie est aussi l’occasion pour la mariée de poser généreusement pour le photographe, dans ses plus beaux atours. Il y aura également ce jour là les offrandes du mari et de la belle famille dans des coffrets et paniers apportés en dansant à la mariée.
Dans le Sud, la tradition veut que la fête de la mariée se fasse entre femmes et celles des hommes, entre hommes. L’avant dernier soir, les femmes, sauf la mariée, peuvent assister à la fête du mari mais elles danseront entre elles, de même les hommes auront leur danses entre hommes. Ils tireront également des coup de fusil ou allumeront de gros pétards pour éloigner les mauvais esprits. Une conviction mondialement répandue selon laquelle les manifestations tapageuses seraient l’antidote le plus efficace pour éloigner les démons.
Le dernier jour : « Dokhla »
La coutume veut que la mariée se tienne assise pendant tout le début de la cérémonie, dans un canapé recouvert d’argent martelé, de satin rouge ou blanc. Elle portera alors une robe de princesse (très souvent louée) toute brodée et pailletée d’or et d’argent. Elle arborera un teint blanc poudré. Dans ces régions, les femmes aiment avoir la peau blanche et elles ne cessent pendant les fêtes d’arborer un teint très différent du leur. Elle pourra danser également avec ses frères et cousins qui pourront s’inviter le temps d’une danse. De même, le marié dansera avec sa mère, soeurs et cousines quelques minutes avant de regagner le côté hommes.
Le soir même ou le lendemain, la mariée vêtue de sa robe blanche rejoindra son mari dans la maison qu’il aura aménagé tout spécialement pour son couple, en prenant souvent un crédit pour cela. Car il ne serait pas convenable d’entrer dans leur nouvelle vie dans une maison sans confort.